HOMMAGE AUX DISPARUS de la R.S. Magny

Bernard Souty

Chronologiquement, c’est Bernard Souty qui laissa le premier ses amis dans la tristesse.
Comme tous les enfants de Magny, il avait débuté en tant que joueur au milieu des années 50.
Au cours de la saison 60/61, il figure au sein de l’équipe fanion des « rouge et blanc » aux côtés des Hugo, Hory, Decastille, Stadelman, Aced, Bastien et François. Dans les années 70, tout en continuant à jouer, il partage les responsabilités de secrétaire avec Martial Vogein.
L’éducation des jeunes devient pour lui une nouvelle vocation et il officie avec passion durant de nombreuses années auprès des cadets du club. « Mickey », un surnom porté depuis les années , était un homme plein de vie, boute-en-train, sérieux quand il fallait l’être, dur aux coups sur le terrain, sachant détendre l’atmosphère un peu lourde d’un vestiaire après une défaite. Il avait compris, je crois, que le football n’était pas une fin en soi, mais le meilleur outil pour former les hommes.
La lenteur des administrations, quelles qu’elles soient, l’énervait, le révoltait parfois, mais jamais il ne se résignait. Il s’est battu comme personne en vue de l’obtention du second terrain, en herbe à l’origine. Son combat a duré des années et, au final, son club et lui eurent le plaisir de voir naître, des anciennes pépinières Gircourt, l’aire de jeu tant attendue et indispensable aux quelques 300 pratiquants que comptait la R.S. MAGNY.
Au cours des années 90, il a été un collaborateur précieux du District Mosellan de Football.
Il fut emporté trop vite par un mal implacable, à 55 ans, en pleine force de l’âge.
Personne ici n’a oublié ses yeux pétillants, sa fine moustache frémissante, ses francs éclats de rire et l’amour qu’il portait à son club.

Jean-Marie Wagner

A peine un an plus tard, c’est une autre grande figure du club qui disparaissait, un type qui avait un cœur « gros comme ça », foudroyé à l’âge de 43 ans : Jean-Marie Wagner.
Jean-Marie avait la particularité de ne pas être un enfant de Magny et pourtant son intégrationà la RSM fut un modèle du genre.
Il avait évolué au plus haut niveau amateur régional, défendant tout à tour les buts de l’APM Metz et du Red Star St Avold, mais avait dû interrompre prématurément sa brillante carrière à la fin des années 70, en raisond’une grave blessure au genou. Très vite lui est venue la vocation de se mettre au service de ses « frères » : les gardiens de but.
A ce titre on peut affirmer qu’il fut, en Moselle avec Patrick Barth, un pionnier, un visionnaire dans ce domaine très spécifique.
Ayant peut-être lui-même été frustré, en manque, en tant que pratiquant, il eut tôt fait de comprendre tout ce qu’il pouvait apporter, compte tenu de son vécu, à ce poste d’éducateur des goals.
Grâce à lui, la R.S.MAGNY fut l’un des premiers clubs lorrains à avoir sa propre école de gardiens de but. Nombreux sont les garçons qui bénéficièrent de ses conseils avisés, de sa pédagogie toujours positive. Les SZchille, Grethen, Pagni et consorts savent ce qu’ils lui doivent.
Jean-Marie était le calme, la pondération, la bonté, la compétence, celle que confère l’empirisme, pas celle acquise dans les livres.
J’ai la nostalgie de ces moments privilégiés quand, après une scéance d’entraînement ou un match, il sortait ses feuilles de papier à cigarette, son tabac, « s’en roulait une petite » et faisait, avec une passion contenue et une grande lucidité, l’analyse de ce qu’il venait de constater.

Il est parti bien trop tôt. Son fils Claude, couvé par Marcel Hory et son équipe de bénévoles, perpétue le nom des Wagner au club, et c’est bien.

Martial Vogein

Après quelques années de répit, le club fut à nouveau ébranlé, le mot est  faible, par la disparition de celui qui était considéré comme son père spirituel, celui qui en fut pendant plusieurs décennies la cheville ouvrière, le guide attentif, le conseiller expérimenté, en un mot le mentor :
Monsieur Martial Vogein.
Ah, que ces mots lui auraient été insupportables, lui qui fut toute sa vie un modèle de modestie. Martial avait horreur des feux de la rampe, du devant de la scène, des applaudissements. C’était un homme de l’ombre, vouant une fidélité et un amour indéfectibles au club de sa jeunesse, ce club dont son propre père avait été l’un des vice-présidents fondateurs.
Il était la mémoire de la R.S. MAGNY.
Joueur on le découvre sur une photo de l’équipe fanion de 1948 puis, très vite dirigeant, il traverse toutes les grandes époques qui font l’histoire du football de notre ancien village.
Au début des années 70, il relance le club alors au plus bas. Je découvre à cette période ses talents d’éducateur qu’il exerce à l’école de football, chaque mercredi après-midi. Chaque mercredi après-midi pris sur ses congés, des années et des années durant ! Pour lui, tout cela était très naturel et il n’en parlait jamais. Cet homme a rédigé de sa propre main des dizaines de milliers de convocations qu’il remettait, une à une, à chaque enfant à l’issue des séances d’entraînement de l’école de football.
Cet homme a consacré des dizaines de milliers d’heures à son club, soit chez lui, soit au stade où il arrivait le premier et en repartait le dernier.
Rares sont ceux, parmi, les membres actuels du club, à l’avoir manœuvrer le rouleau à bras ou tirer le rouleau mécanique plus léger pour offrir davantage de confort aux joueurs sur le seul et unique terrain au relief lunaire de l’époque. Et tant d’autres tâches, plus ou moins glorieuses, qu’il acceptait de bon gré….
Martail Vogein était la crème des bénévoles.
Un bénévole qui a voué sa vie au football sans recevoir la moindre médaille de reconnaissance, d’où qu’elle vienne, tout simplement parce que d’avance il la refusait.
Sa mort provoqua, outre la peine de tous, une véritable secousse sismique dans le club qui, quelques années plus tard, connut sa véritable première crise interne. Jamais, de son vivant, cette déchirure ne se serait produite !
Il maîtrisait bien des choses, mais il n’était, comme nous tous, qu’un simple mortel, et il mourut le 29 juillet 1997 d’un cancer du pancréas.
Tous ceux qui t’ont connu, Martial, seront d’accord avec moi pour t’adresser, en guise d’hommage ce simple mot : RESPECT !
Et encore une fois merci.

Robert Mathis

Evoquons enfin la mémoire de celui dont la disparition récente a laissé bien des plaies ouvertes chez tous ceux qui l’aimaient, et ils sont nombreux : Robert Mathis.
Cet ami très cher avait la particularité d’être plus connu par son surnom, « Gaz », que par son patronyme. Ceci n’est pas anodin.
Robert fit partie de la seconde équipe Minimes de la R.S. MAGNY, au cours de la saison 62/63. Doté d’une bonne pointe de vitesse (qui l’eût cru ?), d’un excellent pied gauche, efficace dans le jeu aérien, il avait un sens affirmé de l’anticipation et une lecture du jeu sans faille.
Cette dernière qualité ne s’est jamais estompée quand, plus tard, devenu délégué-accompagnateur des équipes de jeunes du club, notamment les Nationaux – de 15 ans et – de 17 ans, il se livrait à l’analyse du jeu de ses protégés ou de leurs adversaires.
Généreux, toujours disponible, enjoué, doté d’un humour parfois corrosif, franc et direct, sa personnalité était apprécié de tous.
Son talent s’exerçait aussi en cuisine, en compagnie de Bernard Gautier, Roland Kilhoffer et Bernard Jouaville, quatuor incontournable des soirées festives de la R.S. MAGNY.
Très affecté par la tournure des évènements survenus dans le club au début des années 2000, Robert venait souvent me confier ses craintes en l’avenir et son mal être.
Le « Gaz » s’en est allé, après de longues souffrances en mars 2005, vaincu par un cancer du foie. L’homme à la démarche traînante et aux « sclaps du Ghana » n’arpentera plus les bords de touche du Stade du Plateau.
Cet enfant de Magny aimait son village devenu quartier et la Renaissance comme peu de gens les ont aimés. En voulez-vous une preuve ? Il a souhaité que sa famille répande ses cendres sur le terrain d’honneur et dans la Seille toute proche.
Si cela n’est pas une preuve d’amour….

QUELQUES AUTRES FIDELES SERVITEURS ONT DISPARU AU COURS DE LA DERNIERE DECENNIE

Roger Bolufer qui fut d’abord joueur pendant quelques saisons, finissant sa carrière à l’âge de 47 ans. Il rempli ensuite les fonctions de délégué en cadets puis avec l’équipe A pendant plus de 20 ans. Sa voix rocailleuse à l’accent méditerranéen nous manque tant.

Charles Barbillon, trésorier du premier comité directeur et qui fut longtemps un fidèle er fervent supporter des « rouges et blancs ».

Henri Baillot, dit « Laï », la figure sportive la plus célèbre de Magny, international A et B, dont les exploits sont relatés par ailleurs, Laï avait été entraîneur de la Renaissance de 1968 à 1970.

Charles Gouget, ancien joueur et dirigeant.

Henri Camuzat, ancien joueur, dirigeant et arbitre.

Roger Schony, ancien délégué-accompagnateur.

Marcel Kandin, ancien délégué-accompagnateur.

Gérard Fourcadet, ancien délégué-accompagnateur.

Jean Boulier, ancien joueur, qui nous a fait sa plus mauvaise blague en nous quittant le 15 avril 2006.

Soyez tous remerciés pour tout ce que vous avez apporté à la Renaissance Sportive et que le repos vous soit  doux.

Alain FRANCOIS

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